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L'arabo-islamisme est comme le chiendent :
il nuit aux cultures

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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 03:40

UN SOUIRI AU THÉÂTRE KABYLE 

Le noir. Le noir et la lente mélodie d’une guitare venue d’ailleurs. Le noir et une voix céleste, modulée et limpide fredonnant des airs d’antan. Puis c’est le monologue de l’égaré. L’égaré qui égraine son monologue faisant musarder ses angoisses sous la forme d’un leitmotiv : QUI VA FLEURIR MA TOMBE ? 

C’est ainsi que s’intitule une pièce de théâtre jouée par la troupe La traversée, retraçant l’épopée des Kabyles déchirés entre la nostalgie d’une terre bafouée et l’impuissance devant ses envahisseurs successifs : Phéniciens, Grecs, Romains, Vandales, Arabes ou Français qui se sont imposés par les armes et ont tenté de les remodeler en les gratifiant souvent de condescendance paternaliste. 

Le chœur alterne avec les tirades de l’égaré, tour à tour le plaignant, le sermonnant, l’admonestant, l’encourageant et le secouant, en invoquant des mélodies, des images, des saveurs et des danses du pays ancestral alors même qu’il adopte la personnalité d’un soldat de la réclusion qui va se fondre dans des exils encore plus lointains et qui semble coincé dans sa quête de dignité, dans sa quête de son histoire, tourmenté par la crainte qu’elle ne doive pas se conclure, hanté par l’idée que l’oubli la fasse un jour s’estomper. 

Car le temps de l’éveil est venu. 

Les Kabyles, c’est l’envers de la médaille du juif. Les Kabyles ont subi moult invasions qui en ont fait des « barbares », et en ont fait des exilés sur leur propre terre. Les Juifs ont été exilés au travers des nations qui ont tenté, plus souvent que de coutume, de leur ôter jusqu’à leur dignité. Seul le souvenir des montagnes altières de Kabylie, des collines ensoleillées de Judée et de l’humble sens de l’hospitalité faisant fi de l’hostilité ambiante leur permet de se mesurer aux malveillances et de perpétuer l’âme d’un peuple, dignité qui ne se brade pas. 

Mais les démons de l’impuissance sont toujours là, devant les vieux préjugés ressuscités pour empêcher le Juif de finir son exil tout comme l’on veut encore empêcher les nourrissons kabyles de gazouiller dans leur langue… 

La pièce de théâtre QUI VA FLEURIR MA TOMBE ? Exulte de lyrisme. Un must si vous avez la chance de la voir ! 

En sortant, mon ciboulot se mit à fredonner sur l’air de Serge Reggiani : 

« Non, je ne suis jamais seul, avec ma souiritude… »

Alain Bélanger

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