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L'arabo-islamisme est comme le chiendent :
il nuit aux cultures

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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 16:18
Karim Akouche ou l'impossible exil

Karim Akouche est ingénieur de profession, mais ce sont Camus, Kateb Yacine, Steinbeck ou Rimbaud qui l’intéressent.

Karim Akouche  
Karim Akouche

 

Les chiffres et les formules, il les aime bien, mais son regard est attiré par les étoiles, le rêve et la littérature. Non pas celle qui aligne des mots, mais l’autre qui recherche la beauté et dénonce l’inacceptable.

L’histoire d’Allah au pays des enfants perdus se déroule en Algérie, sa terre natale, qui n’offre même pas la possibilité de rêver dans un monde triste et kafkaïen.  La révolution a eu lieu, mais 50 ans après elle n’apporte toujours pas les résultats promis.  Des jeunes gens se rassemblent près d’un champ, au bord d’une route ou d’un cimetière et passent leur temps à discuter.  Ils n’attendent rien de la vie car s’ils ont un projet, des fanatiques, ennemis de tout progrès, s’acharnent à le détruire.  L’Algérie de Karim Akouche semble être le contraire même du Paris de Mai 68 : Interdit de rêver !        

Ses personnages, enfants perdus et désœuvrés,  voudraient quitter leur terre natale qui n’a plus rien à leur offrir. Roman de l’oisiveté involontaire, de l’ennui, de la corruption et du blocage. On comprend mieux en le lisant ce qui a poussé les Tunisiens, les Égyptiens et d’autres à se soulever. 

Karim Akouche s’attaque au problème en le dénonçant, mais aussi en riant de l’hypocrisie, de la sottise et de la méchanceté des hommes. Il ose même des rabelaiseries (inventons ce terme) dans un pays qui ne mettra jamais Rabelais aux programmes scolaires.  Il casse les codes, bouscule les lieux communs et veut faire avancer les choses. Ses personnages lui servent de porte-parole ou de repoussoirs. Il pousse la plaisanterie le plus loin possible, non pas pour provoquer gratuitement, mais dans le but de réveiller les consciences.  

Étant dans l’impossibilité de réaliser ses rêves, un de ses personnages va essayer de s’en sortir à sa façon, mais nous ne révélerons pas la fin qui comporte une bonne dose de suspense.  En bon lecteur de Chase, et pas seulement de Rabelais, Karim Akouche sait comment nous surprendre. Souhaitons que cette mer – la Méditerranée - qui empêche aujourd’hui de partir, devienne un jour un lieu de liberté où brilleront les étoiles. 


Gary Klang

 

Source : http://www.lematindz.net/news/10903-karim-akouche-ou-limpossible-exil.html

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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 14:22

Ci-après l’article écrit par Claudia Ferreira Falluh Baldwin, docteur en théorie littéraire et professeur de littérature française et de langue française à l'Université de Brasilia.

Allah au pays des enfants perdus. Se todos pensassem nos jovens de seu país...

A editora canadense Dialogues Nord Sud acaba de lançar o romance Allah au pays des enfants perdus", título belíssimo escolhido pelo autor argelino Karim Akouche para este "... romance sem tabus sobre a Argélia atual".
Trata-se de uma narrativa "que mostra o rosto da Argélia cinquenta nos após a independência e que, fustigada pelo islamismo e pela corrupção" tenta se equilibrar em uma senda confusa e nebulosa de cidadãos que ora marcham titubeantes rumo a compatibilidade com valores ocidentais, ora recuam rumo as obscuras rotas pavimentadas pelos traumatismos e revoltas geradas no passado. O autor Karim Akouche investe corajosamente nestes temas tabus na criação de uma narrativa que mescla tragédia e momentos bem humorados, sonho e desesperos. A narrativa trás à tona o drama da juventude argelina que tenta sair de um país absurdamente dividido, e que corre o risco de se perder para sempre. Allah au pays des enfants perdus é um romance libertador, que foca uma juventude argelina desamparada, esquecida pela política, pela mídia e "pelo tempo que passa".
É muito interessante notar como o título desta obra contrasta com a denúncia clara de seu conteúdo. Faz-nos lembrar Isabelle Eberhardt e seu Yasmina au pays des sables, também um romance argelino em que seres são confrontados com o desconhecido e tentar conhecê-lo não os faz menos desprotegidos e expostos.
A Argélia é hoje um país com um sério problema a lidar: o integrismo e toda a carga negativa que este mal - pois é um mal - , provoca no seio da nação já tão castigada por anos de colonização francesa predatória e cruel. O integrismo surgiu de interpretações extremadas do alcorão, pela verve algo despeitada de mentores radicais, inconformados com a modernidade que os irrita e na qual têm o rgulho imenso em se comparar ou adotar para si e conduz o islã, do qual se fazem representantes moucos e cegos, aos umbrais do passado. O escritor tunisiano Abdelwahab Meddeb diz com razão que "a intolerância foi a doença do catolicismo, o nazismo foi a doença da Alemanha e o integrismo é por assim dizer "a doença do islã".
Pois bem, se os corpos sociais são afligidos por moléstias, o mundo argelino está na vitrine e, ameaçado, corre o risco de ser tomado pela doença do integrismo, ainda que conte com segmentos inteiros da sociedade e dos partidos que lutam como anticorpos desesperados contra o ataque iminente e que já faz seus estragos e leva a rebote outras comunidades que o circundam.
Pois Karim Akouche compõe um universo ficcional em que Allah está, isso sim, ao lado "des enfants perdus". O que faz Allah em um mundo convulsionado como as terras Bérberes tão perto do integrismo e tão longe da lúcida tolerância do grande Abdel Khader? É esta visão que o autor quer representar aproximando Allah dos jovens, das crianças e dos esquecidos. De longe, de muito longe, do Canadá, o autor revive e reinventa um país apartado de qualquer 'primavera árabe' e que corre o risco iminente de cair em um inverno integrista muito longo, e no corpo que agoniza, está uma juventude inconformada, que esquecida, clama...
O Grupo de Estudos Literários Magrebinos, da Universidade de Brasília, saúda o autor Karim Akouche e seu romance Allah au pays des enfant perdus, belíssimo título, saúda também a Editora Nord Sud, e desejando-lhes muito sucesso editorial nesta trilha magnífica que o Canadá inaugura no mundo, de ser uma pátria de acolhida e reveladora sem preconceitos das culturas do mundo.
Chegaremos lá? Não sei...
O Blog Literatura Magrebina Francófona é um canal de idênticas perspectivas. Disso sabemos.

Por Cláudia Falluh Balduino Ferreira.

Veja o vídeo sobre o romance:



 


Source : http://literaturamagrebinafrancofona.blogspot.ca/

 

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26 janvier 2013 6 26 /01 /janvier /2013 04:21

 

L’association Berbère Taferka organise une conférence – débat, suivie d'une séance de vente-dédicace :

 

 

 

Le samedi  09 /02/2013 à 14h30

 

Avec l’écrivain Karim AKOUCHE autour de son livre :

Allah au pays des enfants perdus, éd. Dialogue Nord-Sud (Montréal, Canada)

 

AU SIEGE DE L’ASSOCIATION

49 BIS AVENUE DE LA RESISTANCE

METRO CROIX DE CHAVAUX LIGNE 9.

TEL : 01 48 57 73 24. 06 23 01 53 62

 

Un pot sera offert en l’honneur de l’écrivain

Entrée libre

 

Conference-avec-Karim-Akouche---Taferka-page-001.jpg

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 17:49

Mise en lecture du roman Allah au pays des enfants perdus  de Karim Akouche à la SSJB de Montréal, samedi 6 octobre 2012. Avec Romain, Bernard Carez, Lyne Cadieux et Mourad Itim.  Filmée par Mathieu Breton. 


Première partie


 

 

Deuxième partie


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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 20:12

La bibliothèque de Côte-des-Neiges m'a convié, mardi 27 novembre à 18h00, à une rencontre publique, qui aura lieu à l’auditorium de la Maison de la Culture du même arrondissement, où une lecture théâtrale de Allah au pays des enfants perdus, suivie d'un débat, sera assurée par une troupe théâtrale québécoise.

 

maisondeculture-affiche

 


 


 


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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 03:26

 

Karim Akouche : un écrivain au pays des érables

Écrit par Djamila Addar   
Jeudi, 15 Novembre 2012 17:03

 

''Allah au pays des enfants perdus '' est le titre du dernier roman de Karim Akouche. 

''Allah au pays des enfants perdus'' est le dernier roman de Karim Akouche. Sa sortie n'a pas laissé les lecteurs indifférents. Depuis le lancement au mois d'octobre 2012, Karim multiplie les rencontres avec le public. On peut dire qu'il a réussi à gérer la promotion de son produit. Donc, suite à la lecture de son livre, nous lui avons soumis une série de questions.

 

Veuillez vous présenter aux lecteurs de berberes.com...


C’est difficile de parler de soi. À vrai dire, ce qui important chez l’écrivain, ce n’est pas sa personne, mais ses écrits. Nietzsche a raison : l’auteur doit céder la parole à son œuvre. Toutefois, pour ne pas esquiver votre question, je vous réponds : je suis un jeune homme qui sonde le monde et les êtres et qui essaie de défendre par la poésie, le roman et le théâtre les causes justes. 


Vous venez de publier un roman, dont le titre interpelle pas mal de monde, Allah au pays des enfants perdus. Pourquoi avoir choisi ce titre ?

Le titre d’un livre ne s’explique pas, du moins par l’auteur. C’est comme si l’on demande au poète s’apprêtant à monter sur scène d’expliquer son texte. S’il s’embarque dans le jeu, il risque de tuer la magie de ses vers. Cependant étant sommé par des curieux d’expliquer Allah au pays des enfants perdus, je me suis aventuré à dire qu’il est religieusement incorrect, que le vocable « Allah » est mis à tous les repas, aussi bien délicieux qu’insipides, et il est utilisé non seulement pour faire une amabilité, mais aussi pour corrompre son prochain. À vrai dire, il est né d’une anecdote somme toute banale, mais révélatrice d’une grave maladie qui infecte les sociétés islamiques. J’allais prendre l’avion de Toulouse pour Alger, qui a fait plus de deux heures de retard à cause d’une panne électrique. La seule explication qu’un steward ait trouvé à me donner est : « Inch’ Allah, on va partir. » C’est risible. Je suis écœuré par ceux qui ont un sens aigu des miracles, comme dirait l’autre, ceux qui prennent les vessies pour des lanternes, la foi pour une vérité scientifique. Bref, Allah au pays des enfants perdus est en quelque sorte l’antithèse, ou la version désenchantée, d’Alice au pays des merveilles

Dans votre roman, vous avez situé l’histoire dans un village qui s’appelle Ath Wadhou. Existe-t-il ce nom ou l’aviez-vous inventé à dessein ?

C’est un village purement fictif. La traduction littérale en donne ceci : Les Enfants du Vent. N’étant pas spécialiste de l’onomastique berbère, je me contente de vous citer une expression kabyle qui décrit assez bien l’état d’esprit de l’être perdu, livré à lui-même : Yerkeb-it waḍu, à savoir celui qui n’est pas dans son assiette. Un lecteur averti m’a parlé d’un village kabyle qui porte un nom semblable : Tizi b Aḍu, La Crête du Vent. Étrange : la fiction finit toujours par rattraper la réalité. En Algérie, elle la détrône souvent. 


Vos personnages, sont-ils représentatifs du portrait de leur village ou de leur génération ?

J’ai écrit un roman réaliste où, comme peintre, j’ai croqué une galerie de portraits d’êtres ordinaires qui luttent contre les infortunes quotidiennes et le mal de vivre. Je considère Allah au pays des enfants perdus comme un roman-théâtre. Chez nous, le trottoir, la place du village, le marché et le café sont des planches de théâtre. Les personnages de mon roman étant méditerranéens, parlant avec des grands gestes et des éclats de voix, j’ai tout de suite pensé appliquer les contraintes du théâtre à l’écriture romanesque pour bien les cerner et les rendre crédibles. John Steinbeck avait déjà utilisé ce procédé dans Des souris et des hommes. Je crois avoir réussi à respecter seulement deux contraintes, l’unité de temps et d’action, pas celle de lieu. Les écrivains français contemporains, contrairement aux américains, ont deux problèmes avec l’art romanesque. Ils oublient de raconter l’histoire et le narrateur, ou l’auteur, devient un intrus dans le roman, c’est-à-dire, il pense à la place des personnages. J’ai tout fait pour éviter ces ceux pièges. Même si dans Allah au pays des enfants perdus le ton des descriptions n’est pas souvent neutre, ces dernières en revanche ne donnent à voir au lecteur que l’aspect extérieur des choses et des personnages, sans jamais lui donner accès aux pensées intérieures. 


Vos personnages échangent beaucoup entre eux. Cependant, on pourrait être dérangé par leur langage cru. Pourquoi vous les faites parler ainsi ?

Ce roman tranche avec les traditions folkloristes du romantisme réactionnaire. Comme Rabelais, Boccace, Miller ou Milan Kundera, je suis hostile à toute vérité révélée, à tout sérieux unilatéral et à toute pensée figée. Pour exorciser le malheur, les personnages utilisent des rabelaiseries, des phrases truculentes, que je qualifierai de « vulgarités attendrissantes ». Dans l’Étranger de Camus, contrairement à ce que les gens pensent, Meursault ne tue pas l’Arabe à cause du soleil : il le tue parce qu’il est absurde, et il est absurde parce qu’il est révolté contre la condition humaine, contre la vie qui lui échappe. Dans Allah au pays des enfants perdus, mes personnages sont parfois truculents, parce qu’ils sont révoltés contre l’ordre établi, contre l’Algérie officielle, contre l’Absurdistan qui souille leur amour-propre. Au risque de froisser les « belles âmes », je pense comme Baudelaire : toute littérature dérive du péché. 


Ce village est composé d’un millier d’habitants, mais on ne sent que la frustration des jeunes. Les autres ont-ils baissé les bras ?

Menacés, les villageois forment un front uni contre l’hydre à deux têtes, le képi et la chéchia. Et ce n’est qu’après avoir touché le fond qu’ils ont dû rendre les armes. Acculés par la bureaucratie et l’islamisme, la seule issue qui leur reste, c’est la fuite. L’immigration clandestine leur paraît alors comme une solution, ou plutôt comme un besoin impérieux, car elle n’est pas une panacée. Ahwawi, le chanteur, pourchassé par les barbus, n’a que deux choix : la valise ou le cercueil, être brave ou être poltron… L’équation est difficile et la pente de l’avenir est abrupte. 


À travers vos personnages, certains pourraient penser que vous tentez de justifier l’exil ?

Je est un autre, comme disait Rimbaud. Le lecteur, à forte raison le critique, confond les personnages avec son auteur. Il oublie que le romancier est celui qui dit la vérité avec le mensonge, autrement dit, il invente des fictions qui créent l’impression de réel. Pour que le lecteur vive charnellement l’histoire racontée par l’écrivain, il doit consentir à l’épouser comme s’il s’agissait de la réalité. Si on veut saisir toutes les couleurs et les émotions dans un roman, au lieu de tenter de trouver dans les manies et les traits des personnages ceux de leur créateur, on doit accepter le principe de suspension consentie de l’incrédulité. Je pourrais cependant répondre à votre question comme un lecteur qui aurait lu La Peste de Camus : la souffrance profonde de l’exilé est de vivre avec une mémoire qui ne sert à rien. Je ne justifie pas l’exil, je le subis. 


Auriez-vous déjà des échos de certains lecteurs ?


Les échos sont dithyrambiques pour la plupart. Cela m’encourage à aller encore de l’avant et à me battre, par la plume, contre la stupidité humaine. Il y a cependant quelques lecteurs, qui ignorent probablement les œuvres de Miller et de Rabelais, qui trouvent le ton de mon écriture déroutant, politiquement incorrect, trop libre à leur goût. C’est leur droit le plus légitime. Qu’ils me pardonnent car je n’aime pas les recettes à l’eau de rose. Je n’ai pas peur des mots qui choquent. L’autocensure est le propre des écrivassiers du sérail, des faux derches et des couards. Non seulement je la refuse, mais je la combats. Si un livre ne réveille pas le lecteur par un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire, écrivit Kafka dans une lettre adressée à son ami Oscar Pollak en 1904. Pour lui, un livre doit être le coup de hache dans la mer gelée qui est en nous. La littérature est assaut contre la frontière. 


Comment avez vécu la journée du lancement de votre roman ?

Ce fut un méga-lancement. Incontestablement, un grand moment, fort en émotion et en fraternité. J’y ai signé au moins 400 livres. J’y ai rencontré des gens positifs et touchants, sensibles et profonds. La lecture présentée par le Théâtre le Petit Chaplin a ému l’assistance. Il y a même des compatriotes qui sont venus d’Ottawa, de Trois-Rivières et de la ville de Québec. Je tiens, au passage, à leur exprimer ici toute ma gratitude. 


Est-il facile d’écrire un roman au Québec sur votre pays d’origine et le faire éditer ?

Ce n’est pas évident. Au Québec, et partout dans le monde, le roman est accepté par l’éditeur non pas forcément pour ses qualités littéraires, mais pour sa capacité à se vendre, à trouver des acheteurs. C’est souvent le roman vendable qui est publiable. 


Des projets en perspective ?

Je pars pour la France et la Belgique pour une série de conférences en février 2013. Par ailleurs, je suis en négociation avec une troupe québécoise qui veut adapter Allah au pays des enfants perdus au théâtre. Si le projet aboutit, la tournée aura lieu en 2014. Je suis également en train de travailler sur Qui viendra fleurir ma tombe ? et sur un conte philosophique en vue de leur publication. Comme éditeur, je compte faire paraître bientôt un essai sur l’islamisme d’un auteur qui vit en France, un livre-CD de comptines kabyles et un roman d’un écrivain haïtien. 


Karim Akouche, Allah au pays des enfants perdus, Montréal, éd. Dialogue Nord-Sud, 2012, 204 p. 



http://www.berberes.com/index.php?option=com_content&view=article&id=3543%3Akarim-akouche-un-ecrivain-au-pays-des-erables&catid=41%3Aculture&Itemid=62

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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 04:50

 

 

L’écrivain kabyle Karim Akouche sera l'invité du Salon international du Livre de Montréal, vendredi 16 novembre, à 17h00. Des comédiens y déclameront quelques extraits de son dernier roman. Par ailleurs, la bibliothèque de Côte-des-Neiges le convie, mardi 27 novembre à 18h00, à une rencontre publique, à l’auditorium de la Maison de la Culture du même arrondissement, où une mise en lecture de Allah au pays des enfants perdus, suivie d'un débat, sera assurée par une troupe théâtrale québécoise.

Karim-Akouche-cote-des-neiges-copie-1.jpg
 

Voir ces deux liens :

http://karim-akouche.over-blog.com/article-mise-en-lecture-publique-de-allah-au-pays-des-enfants-perdus-112113724.html

http://www.salondulivredemontreal.com/Animations.asp?ID=138

 

Karim-Akouche-Salon-Du-Livre-Montréal

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 04:20

Karim-Akouche-cote-des-neiges.jpg

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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 01:22

Karim Akouche (photo) interviewé par  Hamid Zanaz, écrivain.

Après sa pièce « Qui viendra fleurir ma tombe », qui a connu un grand succès à Montréal, Karim Akouche nous invite dans son nouveau roman « Allah au pays des enfants perdus » à partager le chaos vécu par les jeunes Algériens d’aujourd’hui. Dans cet entretien, il nous parle de son Algérie et ses démons.

« Le savoir n’a plus cours. La bureaucratie est érigée en éthique et la corruption en morale politique… Tout me dégoute ici ! » Se plaint Zar (p.90). Cinquante ans après l’indépendance, sommes-nous en Absurdistan comme dit son ami Ahwawi?

L’Absurdistan est une appellation ironique qui décrit l’Algérie d’aujourd’hui, ce pays où la réalité supplante la fiction, où se côtoient bureaucratie et islamisme, où le fanatisme dispute la première place à l’absurde. Aller dans une mairie pour demander un acte de naissance est un parcours du combattant. Quand le droit le plus élémentaire est bafoué, quand il est considéré de surcroît comme un service rendu par l’État, cela s’appelle la bureaucratie.  Les signes de corruption sont visibles partout en Algérie. Au port d’Alger, par exemple, les douaniers rackettent les passagers au vu et au su de tout le monde. Une anecdote qui frise le ridicule : il y a quelques années tout Alger puait. L’origine de la puanteur : deux bateaux chargés de pommes de terre pourries. Pourquoi ? Un général les a fait bloquer pendant plusieurs semaines, parce qu’un industriel, un concurrent, a eu le tort d’importer la même marchandise à la même période. Si Kafka revenait au monde, l’Algérie serait son sujet de prédilection. Bref, l’Algérie, c’est l’Absurdistan par excellence, autrement dit, c’est Le Château et Le Procès réunis, multipliés par mille.

« Un peuple qui ne se bat pas pour sa dignité est mûr pour l’esclavage ». Pouvez-vous approfondir cette belle phrase mise dans la bouche de l’artiste Ahwawi.  (p78) Se battre contre quoi, contre qui ?

La dignité, c’est l’honneur ; et la première des dignités, c’est la liberté. Si on ne se bat pas pour elle, on la perd et on devient un être assujetti, un esclave. Les démocrates algériens sont paralysés par la polarisation idéologique où les ont piégés les décideurs depuis la soi-disant ouverture démocratique de 89. Crédules, chacun a choisi son camp, les uns ont soutenu les islamistes, les autres les militaires, alors qu’ils devaient constituer un front pour se battre contre l’hydre à deux têtes, la chéchia et le képi, qui a étouffé – et étouffe toujours –  l’Algérie. On ne peut pas dissocier l’islamisme du banditisme d’État, donc du pouvoir maffieux. Ce dernier se sert de l’islam, comme d’une redoutable morphine, pour prolonger la léthargie du peuple. Ceux qui pensent que l’islamisme peut être doux, qu’il est soluble dans la démocratie, se trompent d’analyse. L’islamisme n’est pas une maladie bénigne, mais un véritable cancer qui ronge nos sociétés. L’islamisme, c’est le péril vert, il vise à dominer, à avilir l’être humain.

« À Ath Wadhou, l’espoir est inscrit aux abonnés absents. Les jeunes coutumiers des lendemains qui fuient ne savent plus où aller.» (p.15)  Où va l’Algérie ?

L’Algérie sombre, hélas, dans la décrépitude. À l’horizon, ça n’augure rien de bon. Le pays est sinistré, l’économie sclérosée et à l’école, au lieu d’enseigner aux élèves le savoir, on les assomme à coups de versets. Hormis quelques initiatives louables de la jeunesse, rien ne bouge. L’Algérie vit exclusivement de la manne pétrolière. On ne crée presque aucune richesse et on importe de l’étranger les produits de première nécessité, comme le lait, le blé et la pomme de terre. Comble de l’absurde, pour satisfaire les caprices d’un chef d’État défaillant et agonisant, on bâtit la deuxième plus grande mosquée du monde après celle de la Mecque. Plus de deux milliards de dollars seront gaspillés pour ériger un minaret de 270 mètres de haut, une fusée qui ne décollera jamais, comme disait Kateb Yacine, et une salle qui accueillerait 120 000 fidèles. Des chiffres qui donnent le tournis. C’est hallucinant ! Bouteflika croit qu’il va entrer dans la postérité avec une telle réalisation. Quelle aberration ! L’Histoire saura reconnaître les grands hommes, pas les nains.

Et l’identité ?

Le problème algérien est avant tout identitaire. Il y a une identité meurtrière, l’officielle, et des identités meurtries. Le rapport de force entre elles est disproportionné. La première a l’État, les moyens institutionnels, financiers et logistiques, et les autres sont reléguées au rang de figurantes, de folklore. Le génocide au Rwanda vient de la négation de la réalité identitaire rwandaise par les Occidentaux, qui ont essayé de niveler les peuples et les cultures de ce pays, ignorant que la  démocratie en Afrique n’a pas la même acception que chez eux.  Au Rwanda, c’est le slogan artificiel et creux « un seul peuple, un seul vote, une seule identité » qui a conduit au massacre de plus de 800 000 personnes. Les Hutus et les Tutsis sont deux peuples distincts, avec deux philosophies, deux modes de vie, diamétralement opposées. La politique de l’autruche qu’appliquent les décideurs algériens depuis l’indépendance à l’égard des Amazighs, les Berbères, notamment les Kabyles, est suicidaire. Un conflit des identités, s’il n’est pas réglé avec raison, risque de se métamorphoser en conflit des civilisations. Si l’on veut sauver la maison « Algérie », il y a urgence d’éteindre le feu identitaire.

Karim Akouche, Allah au pays des enfants perdus, éd. Dialogue Nord-Sud, Montréal, 2012. 

( Voir ce lien : http://www.enquete-debat.fr/archives/l%E2%80%99ecrivain-algerien-karim-akouche-le-probleme-algerien-est-avant-tout-identitaire-35137 )

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25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 05:55

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